Quelques mots de Thibaud sur le millésime 2016 et des nouvelles du chai
Chablis 07 novembre 2016,
Après les gelées matinales de ces derniers jours, on peut observer la fin du cycle végétatif de la vigne : les feuilles dorées donnant de magnifiques couleurs à nos coteaux tombent et la plante se prépare pour passer l’hiver. Il est bientôt venu le temps pour nous d’attaquer le premier travail dans les vignes en rapport avec le millésime prochain : la taille.
Avant cela, il me faut quand même vous parler du millésime 2016 qui vient de s’achever dans le vignoble. Ce fut un millésime très compliqué, avec des conditions climatiques qui feront de ce millésime un traumatisme pour beaucoup de vigneron. Gel, Grêle, Mildiou et pour finir Botrytis. Une quantité inférieure à 25%, avec heureusement, une qualité au rendez-vous. Une année compliquée comme celle qui vient de s’écouler force cependant à augmenter son niveau de réflexion et est beaucoup plus instructive que les millésimes ou tout roule (2015 par exemple).
Nous avons recrutés une personne en plus en septembre l’an dernier. Notre nouvel apprenti Bouchta nous aide au quotidien et nous sommes désormais sept à pouvoir travailler dans la vigne. Nous avons continué notre apprentissage en ce qui concerne le travail du sol cette année. Je sens que nos vignes souffrent de moins en moins lors des épisodes climatiques compliqués tel que l’humidité excessive ou des températures caniculaires pendant plusieurs semaines. La vigne ne se bloque plus et gagne en autonomie. Les rendements vont s’équilibrer et la récolte va devenir plus qualitative. Je commence également à le ressentir dans les vins, avec plus de profondeur, une colonne vertébrale plus présente, qui tient réellement le vin.
Pour gagner également en pureté et en éclat, nous avons désormais opté pour de nouveau contenant ou sera réalisé l’élevage de nos vins : nous allons petit à petit troquer la pièce bourguignonne traditionnelle de 228 litres en chêne français contre des 600 litres autrichiens. Nous en avons 4 pour l’instant, tous de la marque Stockinger, et allons essayer un autre tonnelier autrichien réputé pour conférer au vin encore plus de précision dès le millésime 2017. Le but de cette démarche est de conserver l’expression du chardonnay sur le terroir argilo calcaire Chablisien, tout en lui amenant une dimension supérieure grâce à l’élevage en plus grands contenant. Ainsi, la proportion de vin passer en bois peut augmenter, sans que les arômes trop prononcés de celui-ci ne prennent le dessus. D’ici là portez-vous bien.
A bientôt,
Thibaud BAUDIN, oenologue
