La vigne

Le patrimoine génétique de notre vignoble

Nous avons commencé en 2012 une sélection massale dans notre vigne la plus âgée de Fourchaume, celle qui produit notre «Cuvée Héritage » dans les meilleurs millésimes, plantée en 1937, alors que les clones n’existaient pas encore. 

Nous avons là un patrimoine génétique unique que nous voulons absolument conserver et reproduire. La plantation comporte environ 4000 souches. Nous les avons inspectées une par une avant la vendange en considérant la qualité des bois, du feuillage, la qualité et le nombre de raisins. De cette première sélection nous avons identifié et marqué 300 souches que nous avons à nouveau passées en revue avant la vendange 2013 pour en éliminer encore une centaine. Nous en avons ainsi conservé environ 200 sur lesquelles, nous avons prélevé des échantillons de bois de manière à les analyser en laboratoire pour s’assurer qu’elles n’étaient pas porteuses du virus du court noué (dégénérescence de la vigne qui compromet sa durée et la qualité des fruits). 195 souches sur les 200 prélevées ne montraient aucun signe de virose ; il s’agit d’une vigne absolument remarquable !

Les bois de taille ont été confiés à notre pépiniériste qui va nous fournir 1200 pieds greffés que nous avons plantés devant notre nouveau chai. Cette vigne, sans appellation car le terrain n’est pas classé, rejoint notre cuvée de Pet Nat 8.21, mais est surtout utilisée pour produire les plans dont nous avons besoin pour les repiquages dans les vignes existantes, pour les replantations après arrachage et pour les nouvelles plantations.

Nous disposons ainsi de notre propre conservatoire de nos plus anciens cépages qui va représenter l’ADN de notre vignoble… C’est un véritable Héritage !

A côté du fondamental travail en vert sur la vigne, nous avons entrepris, avec le concours de Claude Bourguignon et son fils Emmanuel, spécialiste reconnu et respecté qui conseille de nombreux domaines viticoles réputés, en France et à l'étranger, un travail de fond pour mieux connaître nos sols et les faire évoluer vers ce que nous souhaitons. Le sol est en effet un milieu complexe et vivant qui mérite grandement d'être mieux connu; c'est lui qui va permettre à la vigne d'exprimer pleinement son potentiel qualitatif. Le travail de base consiste en premier lieu à mieux connaître la vie qui s'y trouve, microbienne, végétale et animale...bactéries, plantes, insectes, vers, qui vont tous travailler à décompacter et aérer nos sols. 

Nous n’utilisons strictement aucun désherbant  et cultivons sous les rangs pour que les herbes ne montent pas dans les ceps, la couverture végétale endémique qui reste au milieu du rang va également limiter l’évaporation pendant les canicules. Avec le réchauffement climatique maintenant bien évident depuis une vingtaine d’années, nous devons impérativement expérimenter de nouvelles approches pour nous adapter à ce changement progressif.

Ces différentes techniques, adaptées à chaque terroir, vont permettre aux racines de la vigne de se développer harmonieusement pour mieux réguler les accidents climatiques et aussi explorer et pénétrer plus profondément les différents profils de manière à exprimer les qualités propres à chaque parcelle.